Tout comme les patients, les proches doivent accepter le diagnostic d’une maladie chronique et invalidante relevant de la Psychiatrie. Une fois ce diagnostic très difficile à recevoir et à admettre, le proche doit faire table rase de ses préjugés en vue de comprendre et de faire face, pour lui-même et pour son proche malade.
Si toutes les personnes malades ne présentent pas les caractéristiques les plus fortes de la psychose (décrochage total de la réalité, absence de logique), de nombreuses savent argumenter de manière sérieuse, voire avec une forte rationalité.
Cependant vous voyez bien que ses réactions sont totalement disproportionnées par rapport aux événements qu’il invoque et qu’il « n’est pas dans son état normal ». Le jugement est altéré mais la réalité reste perçue.
Cette maladie se caractérise par un aspect cyclique (de quelques mois à quelques heures) ce qui nécessite une observation sur une longue période pour repérer les alternances de paroxysmes tantôt en plus (phase maniaque) tantôt en moins (phase dépressive).
Ces troubles de l’humeur sont liés à des variations du taux de certaines molécules biochimiques dans le cerveau (noradrénaline, sérotonine, dopamine…). Il est difficile de croire que le fait d’être triste ou plein d’entrain peut être déclenché uniquement par des perturbations internes du cerveau comme des crises convulsives ou des hallucinations.
La maladie est connue des médecins depuis l’antiquité et individualisée et décrite depuis plus d’un siècle (psychose maniaco-dépressive). De multiples travaux scientifiques lui ont été consacrés mais elle reste mal connue du grand public.
Si un spécialiste a posé le diagnostic de troubles bipolaires chez un de vos proches, il peut être difficile pour lui de vous l’annoncer, surtout si vous avez habituellement une attitude de méfiance vis à vis de la psychiatrie et que vous assimilez maladie mentale et folie. Vous devez donc le mettre en confiance en vous montrant ouvert et compréhensif en ce domaine.