Le comportement à adopter face aux phases dépressives

Avec le temps et l’expérience vous identifierez des petits comportements particuliers qui vous permettront de savoir qu’une phase dépressive commence (hypersomnie, perte d’intérêts, laisser aller face aux taches quotidiennes…).

À ce stade, bien que le jugement commence à être altéré (pessimisme, dévalorisation de soi) vous pouvez encore communiquer avec lui, écouter sa souffrance, l’aider à analyser la situation de manière plus objective, essayer de le divertir, conseiller la prise de rendez-vous avec le psychiatre. A un stade plus avancé vous serez face à des idées de mort, une apathie totale, un pessimisme profond.

Le raisonnement logique devient alors totalement inefficace. Il vous incombera d’assurer l’intendance et la gestion administrative quotidienne (factures à payer, opérations bancaires…) avant que n’arrivent les conséquences légales. Il est judicieux que, auparavant, pendant un intervalle libre, votre proche vous ait donné procuration officielle pour toutes ces opérations.

Par ailleurs le risque suicidaire est toujours à envisager pendant la phase dépressive. Si des idées de mort sont évoquées ou même des tendances suicidaires, vous devez être vigilants mais encore plus si la souffrance morale parait devenir intolérable et que le malade devient taciturne et se renferme dans son mutisme.

La surveillance doit être continuelle mais non pesante, discrète. Le malade doit se sentir libre mais protégé. Dès qu’il y a tentative de passage à l’acte (prise de médicaments en nombre inconsidéré, recherche d’une arme à feu, approche inhabituelle d’un lieu dangereux ..) l’attitude doit alors devenir beaucoup plus autoritaire.

Faites appel à des tierces personnes compétentes : médecins, psychiatres, SAMU. L’hospitalisation est à envisager même sans le consentement du malade. Vous seul ne pouvez et ne devez prendre cette décision, c’est au médecin de vous le dire.

Il faudra, avec l’aide du médecin, négocier patiemment une hospitalisation volontaire de la part du malade. Si le refus est inébranlable il faudra alors procéder à une hospitalisation sur demande d’un tiers (HDT) dont vous trouverez les modalités dans la page Aspects médicaux légaux.